Alors que nous finissons les derniers décuvages, la personnalité du millésime 2025 se dessine et nous réjouit pleinement. Une belle récolte et des vins prometteurs récompensent les efforts et l’engagement de toute notre équipe.

L’année 2025 aura connu un hiver pluvieux, bénéfique pour les sols, suivi de deux pics de chaleur fin juin et début août, puis d’un mois de septembre idéal, marqué par des nuits fraîches et quelques pluies bienvenues. Ces conditions ont permis une maturation régulière des raisins et des vendanges sereines, du 12 août jusqu’à la fin septembre, portées par une météo clémente —  quel plaisir !

Malgré les épisodes de chaleur, les vins blancs et rosés s’annoncent aromatiques et pleins d’énergie, avec des degrés modérés. Grâce à la diversification de nos cépages (douze cépages blancs différents), la récolte s’est étalée sur six semaines. Les cépages plus rares comme le picpoul, le carignan blanc ou la clairette rose ont mûri tardivement, tout en conservant leur fraîcheur naturelle. Les équilibres entre richesse et acidité sont harmonieux, et la pureté variétale laisse présager une belle garde pour nos grandes cuvées.

La maturité des rouges a demandé davantage de patience : si les sucres grimpaient vite, les peaux des raisins restaient dures et végétales après les fortes chaleurs. Nous avons choisi d’attendre la fin du mois, et la pluie du 21 septembre a permis d’atteindre une maturité parfaite. Les vins rouges se montrent colorés, concentrés, équilibrés et d’un fruit éclatant. Deux cépages se distinguent particulièrement : le mourvèdre et le carignan.

Nous avons recherché deux styles complémentaires :
•    l’un, issu de jeunes vignes et de vinifications douces, axé sur la fraîcheur et la légèreté ;
•    l’autre, provenant de vieilles vignes à faibles rendements, plus mûr et profond.

Dans un contexte de faibles récoltes en France, nous pensons que nos pratiques régénératives ont joué un rôle essentiel — en restaurant la fertilité des sols et en renforçant la résilience des vignes. Bien que nous ne puissions pas le mesurer factuellement, si l’on compare aux résultats de notre région, il est difficile de ne pas penser que cela a fait la différence : les vignobles paillées (sols protégés par un tapis végétal roulé au printemps) ont notamment très bien résisté au mildiou.

C’est un bel encouragement pour toute l’équipe, qui croit profondément à cette approche et a travaillé d’arrache-pied tout au long de l’année pour aboutir à ce magnifique millésime. Merci à chacun entre vous !