L'agriculture régénératrice, notre futur
Posté par Aurélien Gicquel leÀ l’approche d’un passage de témoin générationnel, il est bon de se poser un peu et de tracer les grandes lignes de l’agriculture que l’on souhaite pratiquer dans les décennies à venir. Tout s’accélère et nous sommes convaincus qu’une mutation profonde doit s’opérer, pour mieux répondre aux exigences de la planète et aux désirs de chacun. Notre réflexion s’est enrichie grâce à la contribution de notre fille Isabel et de nos équipes : Eudes, Laly, Christophe et Laurent.
Au fil du temps, la pression sur les prix a poussé l’agriculture à la mécanisation, la standardisation et s’y ajoute sa part de produits chimiques. Nous sommes tous témoins de la disparition des haies et des zones boisées, ainsi que de la diminution de la diversité des cultures. Des écosystèmes entiers ont disparu. L’agriculture s’est spécialisée et les structures agricoles sont de plus en plus grandes. Pas mal des agriculteurs se lèvent le matin en pensant « que vais-je détruire ce matin ? herbes, insectes, champignons ? » et non, « que vais-je favoriser pour aider ma culture ? »
Pour nous, le passage à l’agriculture biologique n’était qu’un premier pas. Nous sommes déterminés à réinventer notre métier, sans perdre le fragile équilibre économique qui nous permet de perdurer. Nous avons souhaité nous inspirer de la notion de gestion des écosystèmes agricoles et de la prémisse de l'agriculture biologique régénératrice. Plus qu’un simple concept d’agriculture, c’est un choix de vie et de société. Axé sur des pratiques promouvant : 1. un sol sain et vivant ; 2. la biodiversité (grâce à la polyculture qui inclut la présence d'animaux) ; et 3. promouvoir la résilience économique dans nos communautés agricoles ; l’agriculture régénératrice répond à beaucoup de problèmes actuels.
Les sujets couverts sont vastes : la qualité de nos aliments et leur rôle sur notre santé ; le potentiel de régénération d’une terre pour les générations à venir ; la séquestration du carbone de l’atmosphère ; la qualité de l’eau que nous buvons ; la diversité biologique des populations ; le rôle des animaux dans la vie microbienne du sol ; la maitrise des couverts végétaux ; et enfin la qualité de vie des travailleurs de l’agriculture pour que demain il y ait encore des vocations.
Je vous propose d’expliquer au fil des lettres info et de nos articles de blog ces différents sujets car ils sont riches et interpénétrés. Nous avons la chance de n’avoir jamais abandonné la polyculture et la diversité des espèces végétales, et, comme toujours, nous sommes ouverts à l’expérimentation. Le chemin que nous suivrons sera parsemé d’embûches, mais nous sommes déterminés à apprendre de nos erreurs car les enjeux en valent largement la chandelle !